• Dans cette partie sont décrits les différents critères qui nous ont permis d’élaborer les deux grilles d’évaluation – l’une liée aux objectifs poursuivis par l’exercice analysé, l’autre liée aux qualités des exercices – à partir desquelles nous nous sommes basés, pour analyser les exercices interactifs proposés par certains sites Internet.

    Ces critères sont issus de typologies[2] réalisées par des professeurs d’Universités telles Genève, Liège, Louvain-La-Neuve.

    Les typologies de Marcel Lebrun, de l’université de Louvain-La-Neuve, nous ont fortement inspirées pour l’élaboration de la grille.

    Ce professeur met en avant les différents savoirs (savoir, savoir-faire, savoir-être, savoir-devenir) qui peuvent être développés chez les enfants, lors de l’utilisation des nouvelles technologies, quels que soient les domaines brassés.

     

    « - le savoir en tant que tel que l'on peut approcher en termes de connaissances acquises ou maîtrisées par un individu;

    - le savoir-faire qui se révèle dans la manière dont l'individu exerce ses connaissances en les appliquant dans divers problèmes qui lui sont posés;

    - le savoir-être concerne davantage la manière par laquelle l'individu se situe en tant que personne à part entière: par rapport au contexte, par rapport à lui-même dans ce contexte, par rapport à sa position personnelle face aux problèmes qui s'y posent, par rapport aux autres. Nous entrons ici dans la sphère des valeurs, des attitudes et des comportements;

    - le savoir-devenir ajoute au précédent une perspective dynamique et temporelle: la manière dont la personne se met en projet en tentant d'infléchir le cours des choses, en cherchant du sens dans son futur. »

    Il relie les savoirs à des objectifs spécifiques, voire compétences, que nous avons d’ailleurs repris explicitement dans la grille d’analyse.

    Aussi, Marcel Lebrun met en exergue les apports au niveau relationnel que l’interactivité peut solliciter. Nous parlons de l’interactivité issue de situations pédagogiques et didactiques, entre les savoirs, les apprenants et les enseignants.

     

    Brigitte Denis, de l’université de Liège, a élaboré une typologie des usages des TICE en milieu éducatif. Nous avons retenu de ses classifications, les objectifs poursuivis par les différents types d’application des ordinateurs, logiciels versus exercices interactifs.

    Elle cite :

               

    L’enseignement/acquisition de notions ou de démarches (compétences spécifiques).

    La recherche d’informations (compétences démultiplicatrices).

    La production de travaux avec des logiciels outils versus exercices interactifs (les quatre types de compétences).

    La communication et la collaboration (compétences stratégiques).

    La gestion de l’enseignement et de l’apprentissage (compétences démultiplicatrices et stratégiques). »

     

    Un exemple de grilles non complétées se trouve en annexe, de manière à vous permettre d’avoir une vue générale de sa construction.

                 Description des deux grilles d’analyse

     

    La première grille analyse les objectifs suivants dans les exercices :

     

    Communication interpersonnelle

    Certains sites proposent des exercices qui impliquent la participation de plusieurs personnes, et qui dès lors doivent être placées dans une situation de communication.

    Il en revient aussi à l’enseignant de solliciter les élèves à communiquer entre eux, en modifiant quelque peu les consignes de travail.

    La communication interpersonnelle peut viser l’apprentissage de la communication par écrit, l’apprentissage de la socialisation comme la politesse et les bonnes manières, la découverte d’autres personnes et d’autres cultures, … bref des compétences communicationnelles et relationnelles.

     

    Collaboration

    Certains exercices sollicitent les enfants à interagir, et collaborer avec autrui. Que ce soit avec leur enseignants, ou encore avec leurs camarade, voire même des élèves d’autres écoles.

    Il est évident que l’enseignant aura la possibilité de modifier les consignes de travail, et viser une collaboration spécifique.

     

    Produire – créer

    Les enfants peuvent être amenés à réaliser un travail personnel, un travail de recherche versus de création qui est déposé sur un site, et non répondre à des QCM’s, des questions ouvertes, remplir des grilles de mots mêlés, etc.

     

    Rechercher des documents

    Des sites proposent des exercices et des notes de cours consultables, souvent accompagnées de liens dirigeant les enfants vers d’autres sites. Parfois, il leur est demandé de faire des recherches supplémentaires, sans nécessairement leur donner de pistes.

    Ces démarches donnent la possibilité aux enfants de s’investir dans une procédure de « recherche d’informations », et d’acquérir certains savoir faire.

     

    S’auto former via feed-back

    Lorsqu’un apprenant introduit une mauvaise réponse, il est important que l’exercice  soit programmé de manière à lui fournir un feedback pertinent. Nous entendons par là des informations qui vont aiguiller l’apprenant dans ses démarches mentales, afin de réorienter sa réponse vers le positif. Ceci ne signifie pas de fournir la réponse exacte à l’enfant, mais lui donner les pistes à suivre dans sa réflexion.

     

    Organiser

    La manière dont les activités sont présentées et agencées, voir s’il y a des liens logiques entre les exercices.

     

    Résolution de problème

    La résolution de problème demande des procédures spécifiques en terme de savoir faire, savoir être, de savoirs chez les apprenants. Certains sites proposent des exercices sollicitant les enfants à franchir des obstacles, et à acquérir certaines démarches telles le développement et l’utilisation d’un répertoire stratégique permettant de résoudre des tâches complexes.

     

     

    Expérimenter

    Le simple fait d’utiliser l’outil informatique demande la construction de savoirs et savoir faire. Des sites proposent des activités amenant les enfants à expérimenter, tant dans les démarches d’apprentissage que dans les consignes à suivre.

     

    Analyser/justifier

    Le site propose-t-il une analyse des réponses de l’apprenant ? Une justification est-elle demandée en plus de la réponse introduite ?

     

    Evaluer

    L’exercice peut-il être utilisé comme évaluation dans le cadre d’un cours ?

     

    Provoquer le conflit sociocognitif

    Le conflit sociocognitif poursuit des objectifs moins larges que la communication interpersonnelle. Il fait référence à des compétences strictement cognitives et à des changements au niveau des savoirs.

     

    La deuxième grille analyse les qualités suivantes, rencontrées – ou non – dans les exercices :

     

    Aspect ludique exploité

    L’exercice est-il susceptible de plaire à l’enfant ? Présente-t-il une interface agréable, motivante et proche de l’enfant ? Suscite-t-elle l’attention de celui-ci ?

     

    Apprentissage actif

    L’enfant est-il amené à agir directement, et sollicité à progresser de manière dynamique et totalement autonome ?

     

    Bonne ergonomie (convivialité, navigation aisée)

    L’activité est-elle suffisamment développée pour permettre à l’enfant de s’exercer pendant plusieurs heures ? Peut-il l’utiliser en toute simplicité de manière autonome ? Les consignes sont-elles claires ?

     

    Progression dynamique dans l’exercice

    L’apprenant a-t-il le choix du niveau de la progression des exercices ? Peut-il directement opter pour les exercices plus difficiles, ou doit-il suivre une marche linéaire dans l’exercice ?

     

    Sauvegarde des données et résultats

    Les résultats des exercices réalisés peuvent-ils être enregistrés, de manière à permettre à l’apprenant de reprendre l’activité sans devoir tout recommencer ?




     

     


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